- Auteur : R.J.Ellory
- Ma note :
- Lu : octobre 2015
Sur dix-huit mille assassinats par an aux États-Unis, seulement deux cents sont le fait de tueurs en série. Aussi les forces de police ne privilégient-elles que rarement la piste du serial killer. Lorsque quatre homicides sont commis en quinze jours à New York, selon des modes opératoires complètement différents, personne ne songe à faire un lien entre eux. Personne, sauf John Costello. Documentaliste au City Herald, et véritable encyclopédie vivante des serial killers, celui-ci découvre en effet que les quatre meurtres ont été commis à la date anniversaire d’un meurtre ancien, œuvre à chaque fois d’un tueur en série célèbre, selon des procédures rigoureusement identiques jusque dans les moindres détails. Y aurait-il dans la ville un serial killer qui s’inspire de ses prédécesseurs et leur rend ainsi un funèbre hommage ? En compagnie de Karen Langley, une journaliste du City Herald, et de Ray Irving, détective du NYPD, John va se livrer à la traque de cet assassin très particulier, à l’intelligence aussi fulgurante que morbide et à la virtuosité impressionnante.
Mon avis
Ellory reprend du poil de la bête avec Les assassins, son précédent roman m’ayant un peu laissée dans un état d’hébétude. Pourtant, là aussi nous avons un démarrage un peu lent et poussif, Ellory prend le temps (beaucoup de temps) de planter son décor, ses personnages, et les multiples premiers meurtres. On n’est pas loin du tournage en rond et des introspections des Neuf cercles, vraiment pas loin. Là aussi, le héros a bien du mal à enquêter et à trouver des pistes, pendant un bon moment il n’a d’ailleurs aucune piste valable, il assiste aux événements sans pouvoir réagir efficacement. Ray Irving brille par son inutilité, ce personnage de policier est assez surprenant et inhabituel, peu perspicace, et n’a d’intérêt que grâce à l’intervention de John Costello, bien plus intéressant, original et utile ! Bref, curieux choix que de mettre au second plan un héros plein de potentiel alors que le flic principal frise à la fois l’incompétence et la dépression.
Les choses finissent par se préciser, fort heureusement, et les personnages de Karen Langley et John Costello n’y sont pas pour rien. Ça s’active donc, les meurtres s’enchaînent, Irving devient un tout petit peu moins passif, mais le lecteur reste dans le flou et n’a aucun moyen de percer le mystère. Suspens constant donc, la tension monte même de manière significative sur le dernier tiers, on sent l’issue proche, on partage l’angoisse et le stress des protagonistes qui augmentent de pages en pages. L’identité du tueur reste une énigme pour tout le monde, lecteur inclus. L’accent est mis en permanence sur le trio Irving-Costello-Langley, laissant le Commémorateur dans l’ombre la plus opaque. On ne parle que de lui, alors que en ignore tout, à part ses agissements qui ne laissent aucun indice. Je m’attendais à un personnage plus développé de ce côté-là, que nenni, à croire que celui-ci n’est qu’un prétexte à la rencontre et à la collaboration des trois personnages principaux. Du coup, on a envie de les revoir dans une suite, car bien que le dénouement soit aussi efficace qu’intense, on reste un peu sur notre faim les concernant.
Finalement, malgré quelques caractéristiques et choix étonnants, l’ensemble tient plus que la route, et me choque moins que les Neuf cercles avec ses lacunes et défauts. Un excellent Ellory, donc.
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