- Auteur: Jonathan Coe
- Ma note :
- Lu : mars 2007
Tabitha Winshaw a 81 ans et elle est folle. Démence sénile ? Pas du tout. Elle a perdu l’esprit un soir de l’hiver 1942 quand son frère préféré, Godfrey, a été abattu par la DCA allemande au-dessus de Berlin. Le chagrin alors ? Ce n’est pas cela non plus. Elle est persuadée que la mort de Godfrey a été commanditée par son frère aîné, Lawrence, qu’elle déteste. Une folle dans la famille, l’aristocratie britannique en a vu d’autres. Mais voilà que Tabitha se mêle de commander à Michael Owen, un jeune homme dépressif, une histoire de la dynastie des Winshaw qui occupe tous les postes-clés dans l’Angleterre des années quatre-vingt. Il y a du jeu de massacre dans l’air d’autant que Tabitha n’est peut-être pas aussi folle qu’il y paraît. Cette cinglante satire de l’establishment, passionnante comme un polar et teintée d’un humour très british, quatrième roman d’un critique littéraire né en 1961, a valu à Jonathan Coe une renommée internationale et a obtenu en France le prix Femina étranger en 1995.
Mon avis
Je suis devenue accro à Jonathan Coe ! Testament à l’anglaise est un régal. Une famille d’aristocrates anglais complètement pourris symbolise à elle seule les pires tares de l’humanité : l’arrivisme forcené, la passion du pouvoir, de l’argent, l’écrasement de son prochain pour mieux arriver à ses fins…tout y est ! La première partie du livre nous dévoile chaque personnage dans ses activités lucratives. Politique, agro-alimentaire, média, chacun exerce avec talent sa rapacité et sa recherche de pouvoir. Les chapîtres dédiés aux Winshaw alternent avec des passages relatant la vie et l’enfance de l’écrivain Michael Owen, lui-même narrateur de ces chapîtres. Je me suis souvent demandée où l’auteur voulait en venir, la première partie fait penser à une assemblage de souvenirs, ou de plusieurs nouvelles indirectement liées. Connaissant Coe je jubilais d’avance à l’idée de découvrir sa conclusion, et je n’ai pas été déçue ! La seconde partie, plus courte, nous conduit à un dénouement à la fois délirant et inéluctable. On se passionne dès les départ pour l’intrigue et ses odieux personnages, et le final oscille entre la tragédie et une caricature du Cluedo. Un pur bonheur
Une remarque pertinente pour “Testament à l’anglaise”
J'apprécie beaucoup Jonathan Coe que j'ai découvert avec Testament à l'Anglaise. Je n'ai plus beaucoup de souvenirs de l'histoire mais je me rappelle avec jubiler en le lisant (il y a plus de 10 ans).
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