• Auteur : J.J Connolly
• Ma note :       
• Lu : juin 2015

X est un dealer londonien anonyme et qui tient à le rester : dans son milieu, la notoriété relève en effet de la faute professionnelle. Et des fautes professionnelles, X veille soigneusement à n’en commettre aucune. Il se contente d’être un intermédiaire, ce qui lui évite de fréquenter la rue et ses camés trop bavards, il ne flambe pas, préférant rester discret sous ses allures d’homme d’affaires. La pègre le tient en haute estime pour son intelligence et sa rigueur. Sachant qu’on ne fait en général pas de vieux os dans le business, X met le maximum d’argent de côté pour pouvoir prendre le large le jour de ses 30 ans. Il en a 29 et il ne lui reste plus que quelques semaines à tirer quand son boss, le mafieux Jimmy Price, lui demande un dernier service qui va bouleverser la donne d’une manière fort inattendue.

 Mon avis

Je souhaitais lire X depuis un moment déjà lorsque celui-ci a été proposé sur Masse Critique. Et comme toujours avec un Sonatine, je n’ai pas été déçue ! Le narrateur, un jeune dealer aussi brillant que discret, se voit confier une mission peu avant sa retraite. On devine aussitôt que ses projets de retraite dorée loin de la pègre vont être légèrement compromis. Si les débuts sont peut-être un poil longuets (mais vraiment un poil !), avec une mise en situation minutieuse, des personnages savamment présentés, un milieu largement décrit, les péripéties de X seront suffisamment nombreuses et échevelées pour faire oublier le relatif manque d’action des premières pages. L’humour est très présent dans le récit, mais de manière très british, subtile et décalée. Les personnages sont tous parfaitement modelés, on les suit avec délectation, le personnage de X est particulièrement savoureux, on se demande comment il va pouvoir se sortir des pétrins dans lesquels on l’a/il s’est fourré. On admirera également le flegme de ce dernier, malgré les événements qui se succèdent et les menus soucis qui s’accumulent, il semble garder son sang-froid, notre dealer londonien ne se démonte pas ! L’action et le rythme ne font qu’augmenter au fil de la lecture, certains coups de théâtre sont absolument jubilatoires, agrémentés de cet humour décalé dont je ne me lasse pas. Un film a été tiré du roman en 2004, Layer Cake, scénarisé par l’auteur lui-même, avec Daniel Craig dans le rôle du dealer. Un vrai régal de lecture, une découverte à se mettre de côté car la version française de la suite est prévue chez Sonatine. Youpi !

• L’adjacent
• Les Cantos d’Hypérion