- Auteur : Christopher Priest
- Ma note :
- Lu : mai 2015
En Anatolie, l’infirmière Melanie Tarent a été victime d’un attentat singulier : totalement annihilée, elle n’a laissé au sol, comme seul vestige de son existence, qu’un impossible cratère noir et triangulaire. De retour en République Islamique de Grande-Bretagne, son mari, le photographe free-lance Tibor Tarent, apprend qu’un attentat a eu lieu le 10 mai à Londres, qu’il a fait cent mille morts, peut-être le double. Là aussi, la vaste zone touchée était inscrite dans un triangle parfait. Alors qu’il est emmené dans une base secrète afin d’être interrogé sur ce qu’il a observé en Anatolie (globalement rien, en dehors de l’étrange point d’impact), Tibor entend parler pour la première fois du phénomène d’adjacence. Mais à bien y réfléchir, est-ce vraiment la première fois ? Incroyable histoire d’amour à travers des époques et des espaces adjacents, synthèse des thématiques habituelles de l’auteur, L’Adjacent est le roman le plus ambitieux de Christopher Priest depuis La Séparation, un tour de force qui nous transporte de la Grande Guerre jusqu’à un futur éprouvant où des catastrophes naturelles incessantes s’ajoutent à d’innombrables tensions religieuses et ethniques.
Mon avis
Les amateurs de l’œuvre de Priest vont pouvoir se pâmer à la lecture du petit dernier. L’auteur compile ici les thèmes qui lui sont chers, tels que la guerre, le double, l’aviation, la magie, et j’en passe. Il mélange tout cela par le biais de jeux de pistes et de faux-semblants, les histoires parallèles et alternatives se suivant et se ressemblant pour former un puzzle temporel qui laisse béat d’admiration. De deux choses l’une, soit on adore, soit on va voir ailleurs. Priest ne craint pas de frustrer ses lecteurs avec ses récits imbriqués, dont il n’est pas toujours évident de démêler les nœuds. Il se fait plaisir, créé son univers, ses personnages multiples, (mais pas si nombreux que cela finalement), dans des époques aussi variées que dépaysantes. Le lecteur avide d’explications pourra rester sur sa faim, mais c’est ce qui fait le charme d’un roman de Priest, on ne saisit pas tout de suite, et parfois jamais ! On y réfléchit encore après la lecture, on reste émerveillé par la prouesse narrative de l’auteur, qui préfère la poésie et le mystère des non-dits aux explications terre-à-terre, qui viendraient sans aucun doute ternir le charme de ses multiples récits. Un excellent Priest !
3 remarques pertinentes pour “L’adjacent”
Moi, j’adore. Alors je reste 🙂 On se sent bien quand on entre dans un de ses romans, et comme tu le dis si bien « on est béat d’admiration ».
C’est pas pour rien qu’il est l’un de mes chouchous à vie 😀
Et j’ai de la chance, il me reste encore plein de ses romans à lire. Je crois que cela me plairait bien d’être Priest dans la vie 😀
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