- Auteur : Paula Hawkins
- Ma note :
- Lu : mai 2015
Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…
Mon avis
Un Sonatine tout chaud tout frais, ça se mange sans faim. J’ai rarement été déçue par cet éditeur qui a du nez, du pif, du flair. La fille du train est une sacrée surprise.
Rachel, divorcée, alcoolique, un peu enlaidie et moralement diminuée par sa dépendance, prend le train tous les jours pour se rendre à Londres. Matin et soir, le train s’arrête quelques instants devant la même maison. Le couple qui l’occupe fascine Rachel, qui s’invente une vie par procuration. Le jour où la femme disparaît, Rachel voit presque son monde imaginaire s’effondrer. Obsédée par ce couple et cette disparition inexpliquée, Rachel va descendre du train et s’immiscer dans cette drôle d’affaire, et ressasser par la même occasion son mariage raté.
La fille du train est une héroïne pas très glorieuse, diminuée par l’alcool, elle ne parvient pas à se détacher de son ancienne vie, n’a pas fait le deuil de son mariage. Pour se donner une raison de vivre, elle cherche à aider la Police dans son enquête mais fait preuve d’une grande maladresse dans toutes ses démarches, enchaîne les faux-pas. Rachel est l’archétype de la pauvre fille, et Paula Hawkins en fait une héroïne inhabituelle. La perfection apparente du couple qu’elle a idéalisé dans ses fantasmes se fissure sous ses yeux. La culpabilité, la victimisation, la violence psychologique au sein du couple et la dépendance sont habilement illustrés. Rachel, la fille du train, Anna, la nouvelle épouse de son ex, et Megan, la disparue, expriment à tour de rôle leur vision du monde, avec leurs idées reçues, leurs préjugés, leur subjectivité. Trois visions différentes et parfois antagonistes malmènent le lecteur sur de fausses pistes, semant le doute.
Des personnages très humains, imparfaits sous le vernis d’un bonheur un peu trop clinquant, une intrigue bien ficelée, un roman sombre, efficace qui se lit vite et bien.
Une remarque pertinente pour “La fille du train”
Je l’ai réservé à la biblio mais moi, au contraire, j’ai souvent été déçue par les publications de cette édition :-S
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