- Auteur : Victor del Árbol
- Ma note :
- Lu : mai 2015
Une violoniste virtuose commande à un peintre brisé le portrait du magnat des finances qui a tué son fils. Elle veut déchiffrer sur son visage la marque de l assassin. Pour cautériser ses propres blessures, elle ouvre grand la porte de la maison des chagrins dont personne ne sort indemne. Un thriller viscéral qui conduit chaque être vers ses confins les plus obscurs.
Mon avis
Je poursuis ma découverte de Victor Del Arbol et, ô joie ! C’est pareil que La tristesse du samouraï, mais en mieux.
Un peintre dépressif, récemment sorti de prison pour avoir tué le chauffard responsable de la mort de sa femme et de sa fille, se voit confier une étrange commande. Une violoniste célèbre lui demande de faire le portrait du chauffard qui a tué son fils, quatre ans plus tôt. Point de départ troublant, original, mais relativement simple quand on découvre ce que nous réserve l’auteur en matière de révélations, coups de théâtre, éclaircissements, indices et autres réjouissances. Une fois encore, de nombreux personnages évoluent autour d’Eduardo, Gloria et Arthur. Autour de ce noyau gravite une flopée d’individus, le moindre figurant a sa propre histoire, son passé, ses antécédents. J’ai rarement lu des descriptions de personnages aussi précises, aussi fouillées, aussi réalistes.
Si les principaux protagonistes sont plus ou moins au fond du trou, s’ils se raccrochent aux branches avec les orteils avant de plonger tête dans la première dans une barrique de désespoir, il en est à peu près de même pour les seconds rôles. On nage dans une violence latente, permanente, une violence des sentiments et des émotions, plus que dans la violence brute et physique. Les révélations se font là aussi au compte-goutte, l’auteur y va à son rythme, soutenu certes, mais habilement ralenti par la richesse de son univers. On prend le temps de découvrir chaque personnage, tout en accumulant des indices qui nous mettent sur la voie, parfois. Car l’auteur brouille les pistes, et j’avoue, je n’ai rien vu venir. Du noir, du très noir, du très humain aussi, et le final est d’une grande subtilité. Le tout dans une langue étrangement poétique et recherchée.
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