- Auteur : Valentina Giambanco
- Ma note :
- Lu : mars 2014
À Seattle, personne n’a oublié le mystère de la Hoh River : trois gamins enlevés, cachés dans les bois. Seuls deux d’entre eux avaient réapparu, incapables de se souvenir de ce qui leur était arrivé. Vingt-cinq ans plus tard, un couple et ses deux fils sont sauvagement assassinés. Au-dessus de la porte de la chambre, le tueur a laissé un message : 13 jours. Très vite convaincue que les deux affaires sont liées, puisque le père de famille qui vient d’être assassiné était l’un des trois enfants kidnappés, la police manque pourtant de preuves. Pour sa première grande enquête, l’inspecteur Alice Madison devra se fier à son instinct. Au cœur des forêts, le cauchemar va recommencer. Dans 13 jours.
Un premier roman sombre et obsédant, best-seller en Grande-Bretagne, qui a imposé Valentina Giambanco sur la scène du thriller britannique.
Mon avis
Nous voici avec un pavé plein de promesses, qui mêle passé et présent, et utilise les flash-back pour distiller les informations. Rien de neuf à ce niveau-là, mais une recette potentiellement efficace qui a fait ses preuves : deux affaires distantes de vingt-cinq ans qui se trouvent être liées, et qu’une jeune inspectrice ambidextre va démêler les doigts (des deux mains) dans le nez. L’intrigue n’est pas si mal quand on y pense, mais tellement ponctuée d’invraisemblables et d’infos inutiles qu’elle en devient lourde. Que le coupable souffre de synesthésie ou que l’inspectrice soit ambidextre, n’apporte absolument rien à l’histoire et ne change pas le cours des choses. Les longueurs, trop nombreuses, ne donnent que l’illusion d’un gros effort d’écriture et de complexité de l’intrigue, qui finalement ne sortent pas du lot. Le duo Alice/Brown ne m’a absolument pas convaincue, car si certains personnages, comme Alice, sont assez développés, d’autres, comme Brown, manquent cruellement de substance. La psychologie des personnages est selon le cas, inexistante, incohérente, ou d’une simplicité à faire peur. Les motivations du tueur laissent perplexe, son évolution en tant que tueur est totalement invraisemblable, d’autant plus consternante lorsque l’on connaît le motif de sa vengeance, d’une simplicité rare. Sa révélation nous offre d’ailleurs un dénouement digne d’un téléfilm de M6. Si les relations entre certains protagonistes ne manquent pas d’intérêt (Cameron/Quinn, Cameron/Alice, Quinn/Alice), celles-ci auraient pu être encore mieux exploitées, l’évolution d’Alice par rapport à Cameron est sans doute le seul aspect positif de l’intrigue, avec peut-être le thème de la vengeance personnelle. L’opposition entre la vengeance légitime de Cameron et celle plus barbare et aveugle du coupable aurait pu être intéressante, si cette dernière n’avait pas été aussi cousue de fil blanc. J’ai rarement vu un tueur aussi peu crédible dans son évolution et ses motivations, on s’attend à un une intrigue complexe, profonde, et finalement, les derniers chapitres achèvent de cumuler les clichés et les grosses ficelles, au point de devenir risibles.
Je me suis ennuyée ferme jusqu’à 50% du livre, ce qui pour un thriller n’annonçait rien de bon. J’aurais pu abandonner avant et ne pas le terminer, mais je voulais voir la chute, caressant l’espoir d’une amélioration tardive. Que nenni ! L’action démarre réellement vers 70%, pour partir en cacahouète jusqu’à la fin.
Je remercie néanmoins les éditions Albin Michel pour cette proposition de lecture qui avait pourtant attisé ma curiosité.
Une remarque pertinente pour “13 jours”
Finalement, les 4èmes de couvertures sont souvent meilleures que le livre en lui-même… (Référence à mon commentaire sur ta feuille de route #14)
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Pour la suite de mes lectures et autres déviances,
cela se passe désormais sur Okenwillow.