- Auteur : Dawn French
- Lu : avril 2014
- Ma note :
Qui occupe la chambre nº 5 ? Une maîtresse exceptionnelle ? Une suprême égoïste ? Une mauvaise mère ? Une sœur adorée ? Une épouse nombriliste ?
Sylvia Shute est tout à la fois… Tout dépend qui en parle. Tout dépend qui lui parle… Et justement, depuis qu’elle gît dans le coma sur son lit d’hôpital, ils sont nombreux à défiler à son chevet.
Et que font ses proches, alors qu’elle ne peut leur répondre ? Eh bien, ils soliloquent, se remémorent les bons moments passés avec elle ou, au contraire, vident leur sac et l’agonissent de reproches.
Ces différentes voix forment un portrait mosaïque de Sylvia. Qui était-elle vraiment ? Et quel était son secret ?
Mon avis
Quand on me propose de lire le roman de l’une de mes comédiennes favorites, je saute sur l’occasion, d’autant plus que je pensais y retrouver l’humour qui a fait le succès de son duo avec Jennifer Saunders. Que nenni ! Humour il y a, certes, mais le tragique l’emporte largement.
Dawn French nous parle donc de Sylvia Shute, sexagénaire dans le coma, laissant ex-mari, enfants, sœur, femme de ménage et meilleure amie dans l’affliction. Ou pas. Car Sylvia, pauvre chose désormais sans défense doit écouter les doléances de ses proches, encaisser la rancune et l’incompréhension. On rigole franchement par moment, les portraits de personnages sont saisissants et certains sont hauts en couleurs, néanmoins, plus on avance dans la découverte du personnage de Sylvia, moins on a envie de rire. Qu’a-t-elle fait pour éveiller de tels sentiments dans sa propre famille ? Le lecteur se prend à détester cette saleté de Sylvia, et a de la sympathie pour les autres personnages, jusqu’au moment où des indices nous poussent à revoir notre jugement. Au-delà de l’humour, présent mais subtilement dosé, Cette chère Sylvia propose une galerie de personnages en souffrance, que le poids du secret a détruits et laissés dans l’ignorance. La plume de French est épatante, elle retranscrit parfaitement les émotions des personnages, plus vrais que nature. Si certains passages, comme les envolées lyrico-champêtres d’Ed, l’ex-mari toujours perplexe, sont parfois un peu longs, l’ensemble se lit avec un plaisir croissant. Alors que les premiers chapitres donnaient l’impression d’une sympathique galerie de personnages, les suivants ont rapidement dévié vers la tragédie humaine, nous préparant à un final poignant. De quoi faire pleurer dans les chaumières, certes, mais tellement bien vu !
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