- Auteur : Emma Newman
- Ma note :
- Lu : février 2018
Carlos Moreno est un esclave. Son contrat d’inspecteur auprès du ministère de la Justice l’engage jusqu’à la fin de ses jours, ou presque. Quand sa supérieure lui demande d’enquêter sur la mort suspecte d’Alejandro Casales, l’un des plus puissants leaders religieux de la planète, il n’a d’autre choix que d’accepter. Mais pourra-t-il garder la distance nécessaire à l’exercice de ses fonctions, quand la victime n’est autre que l’homme qu’il aimait jadis comme un père et qui l’a sauvé lorsque sa mère, Lee Suh-Mi, est partie dans les étoiles à bord de l’Atlas ?
mon avis
After Atlas, la suite de Planetfall est disponible depuis ce mois-ci. Si vous avez raté le premier, sachez que le second peut se lire indépendamment, sans problème de compréhension. Je n’ai pas réalisé immédiatement qu’il s’agissait du même univers lorque j’ai commencé la lecture d’After Atlas, mais heureusement les deux romans, s’ils se complètent, peuvent se lire dans le désordre. Ayant Planetfall dans ma PAL je ne tarderai désormais plus à le lire aussi.
Carlos Moreno, inspecteur au passé compliqué et à la célébrité encombrante, a un secret : son métier lui a été imposé en fonction de ses compétences et talents, et il est la propriété du Ministère de la Justice. Condamné à pratiquer son art jusqu’au remboursement complet d’une dette qui augmente à chaque dépense vitale, on lui ordonne plus ou moins de prendre en main une enquête pour meurtre.
Le lien entre Planetfall et l’enquête menée par Moreno reste ténu tout au long du livre. J’ai longtemps cherché le vrai rapport entre les deux. Si certains personnages sont directement liés au premier roman, le lien m’a paru bien mince. L’intrigue se développe donc autour de Moreno, son état d’esclave, et son passé lié à la victime. L’auteur ne nous dévoile les éléments de ce passé qu’avec parcimonie. Le lecteur comprend assez vite la complexité des rapports entre l’inspecteur et la victime. Une complexité qui contraste avec l’apparente simplicité de l’enquête, car la résolution de celle-ci s’avère assez évidente. Sauf, bien sûr, pour Moreno qui ne s’en satisfait pas. Tiraillé entre ses obligations d’esclave et son désir de découvrir la vérité, le héros finira par dépasser les bornes.
Cyberpunk & décrépitude
Le récit à la première personne est immersif, on entre dans l’univers sans difficulté. Le contexte techno et l’ambiance cyberpunk donnent une touche futuriste très bien dosée, sans en faire trop. Les techniques d’investigation et d’analyse sont ici portées à un tel niveau que l’on se prend à imaginer un futur où de telles avancées seraient possibles. Ici tout est faisable, mais pas n’importe quoi, on reste dans un réalisme relatif. Le monde part en cacahouète, le contexte socio-politique est terrifiant, et les inégalités ont atteint un degré inouï. La vraie nourriture est devenue un luxe, et le simple quidam doit imprimer ses aliments en 3D à partir de substances nutritives peu ragoutantes. Chacun possède un Assistant Personnel Artificiel plus ou moins sophistiqué et reste ainsi relié au réseau.
L’enquête policière est mise en avant tout au long du roman, et donne l’impression de laisser de côté l’histoire de l’Atlas, mais il n’en est rien. Le personnage de Carl est riche et dense, son enfance et son adolescence en font un survivant dont l’avenir reste sombre, sans issue. L’Atlas, par lequel tout à commencé, reste en arrière-plan mais son ombre plane jusqu’à un dénouement grandiose et surprenant. Les différents ressorts de l’intrigue sont efficaces, le récit subtilement construit, le final ne devient évident que très tardivement. Je me suis laissé porter par le rythme et les états d’âme de Carl, les révélations de ses relations avec Alejandro Casales, la victime de cet étrange meurtre.
Un excellent roman où l’auteur maîtrise et mêle superbement les différents aspects, aussi bien SF/Cyberpunk que polar. Ses personnages sont denses et complexes, l’ambiance noire et désespérée. Elle n’oublie pourtant pas de teinter son histoire d’une touche d’espoir douce-amère. De quoi me donner encore plus envie de lire Planetfall.
6 remarques pertinentes pour “After Atlas Planetfall #2”
C’est bon de savoir qu’ils peuvent se lire indépendamment. C’est par ta chronique que j’apprends l’existence d’un autre volume dans l’univers. Je connais peu le cyberpunk, mais le peu de romans appartenant au genre que j’ai lus m’ont plu.
Pareil, je découvre peu à peu cette variante SF et franchement jusque là je suis pas mal tombée. J’ai vu Planetfall depuis un bon moment sur les blogs et je l’avais même déjà dans ma PAL, du coup j’ai demandé After Atlas quand il a été proposé ?
Je découvre ton blog, au moins sous cette forme là !
J’avais adoré Planetfall et j’avais l’intention de lire celui-ci très prochainement. Les thématiques abordées me semblent prometteuse, j’espère avoir autant de plaisir avec cet opus !
Il paraît que Planetfall est encore mieux du coup je me félicite d’avoir commencé par celui-ci. En tout cas c’est une autrice à suivre c’est certain ! Merci pour ta visite 🙂
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