- Auteur : Anne Perry
- Série : William Monk #3
- Ma note :
- Lu : avril 2012
Après une brillante carrière militaire au service de la couronne d’Angleterre en Inde, l’estimé général Thaddeus Carlyon rencontre la mort, non dans l’affrontement d’une bataille, mais au cours d’un élégant dîner londonien. Accident ou homicide ? La belle Alexandra, épouse du général, confesse bientôt son meurtre, passible du gibet. William Monk, Hester Latterly et Oliver Rathbone travaillent d’arrache-pied pour faire tomber le mur de silence élevé par l’accusée et la famille de son mari ; ils cherchent désespérément une réponse à ce sombre et effrayant mystère, afin de sauver la vie d’une femme.
Mon avis
Avec ce troisième volume Anne Perry nous replonge à nouveau dans une époque où les inégalités sociales sont à leur paroxysme, et nous dresse le portrait d’une société victorienne scindée en deux univers qui cohabitent mais s’ignorent. Lorsque la veuve d’un général respecté avoue son meurtre, rien ne va plus dans la famille du mort. Les membres ont chacun une idée de la situation et certains préfèreraient voir la coupable enfermée chez les fous plutôt que de se voir exposés sur la place publique lors d’un procès. Sollicitée par l’une des sœurs de la victime, Hester Latterly fait appel à Oliver Rathbone et William Monk afin d’établir l’innocence de la veuve. Celle-ci se montera fort peu coopérative et éveillera les soupçons de Monk et de Rathbone, incitant ces derniers à enquêter pour découvrir le véritable mobile du meurtre et ses tristes circonstances. Si le lecteur devine plus ou moins le vrai mobile, rien n’est pourtant certain et Anne Perry réussit malgré tout encore l’exploit de nous mener en bateau à peu près jusqu’à la dernière page, et n’hésite pas pour cela à développer une scène de procès d’une folle intensité, d’une efficacité confondante. Encore une fois l’enquête se poursuit en parallèle du procès, une course contre la montre qui rythme une intrigue déjà poussée et dense et nous bombarde de nouvelles révélations. Nous nous retrouvons pour ainsi dire au sein du procès, anticipant les réactions des protagonistes face aux nouvelles révélations. Redoutable, glauque et haletant, peuplé de personnages fouillés et réalistes, ce troisième volume est un vrai régal.
Extrait
« Je suis une servante, maître Lovat-Smith, répondit-elle avec dignité. C’est-à-dire quelqu’un qui se situe à mi-chemin entre un meuble et un être humain. Nous assistons bien souvent à des scènes étonnantes car on a tendance à nous ignorer, comme si nous étions sourds et aveugles. »
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