- Auteur : Henri Lœvenbruck
- Lu : novembre 2013
- Ma note :
Un meurtre dans une vieille église de Séville. Un assassinat dans une bibliothèque parisienne. Un ancien manuscrit dérobé. Et voilà que surgit de nouveau le nom du plus mystérieux alchimiste du xxe siècle : Fulcanelli ! Depuis près de cent ans, chercheurs et historiens tentent de découvrir qui se cachait derrière cet énigmatique pseudonyme. En acceptant de mener l’enquête, Ari Mackenzie, ancien commandant des services secrets, fait une plongée vertigineuse dans les milieux ésotéristes du siècle dernier.
Parviendra-t-il à dénouer la plus étonnante intrigue de l’histoire de l’alchimie ?
Mon avis
Ari Mackenzie nous revient avec une enquête qui aurait été assez classique sans le fond de réalité historique. Quatre ans ont passé depuis Les cathédrales du vide, Mackenzie a pris un petit coup de vieux mais n’a rien perdu de son caractère. Lola vit en couple et a eu un petit garçon. Lorsque Mackenzie est contacté par un ami pour l’aiguiller sur une bizarre affaire de décès et de vol de carnet, la mention de l’illustre Fulcanelli et la promesse d’une bonne rétribution suffisent à le pousser à l’action. Féru d’ésotérisme, Mackenzie replonge dans son élément naturel. Mais Lœvenbruck ne s’est pas contenté d’une banale enquête, car si comme à son habitude, le contexte est abondamment documenté, il prend ici de nouvelles proportions avec la recherche de l’identité de Fulcanelli. Rien de moins. L’intrigue est donc double, puisque nous suivons en parallèle l’enquête principale au cours de laquelle les adeptes d’ésotérisme tombent comme des mouches, et les recherches de Mackenzie et son acolyte Radenac, contaminé par le mythe Fulcanelli. Les dialogues sont particulièrement savoureux, et la répartie de Mackenzie un vrai régal. Finalement, si on devine plus ou moins l’identité du coupable assez tôt, le suspens est maintenu par la quête du vrai Fulcanelli. Celle-ci prend presque le pas sur tout le reste.
Au fil des années les chercheurs ont évoqué de nombreux noms pouvant correspondre au vrai Fulcanelli, l’hypothèse selon laquelle il s’agirait d’un canular a également circulé. Mais Lœvenbruck propose ici sa propre théorie, à grand renfort d’authentiques documents, qu’il a rassemblés sur plusieurs années. Combiner l’écriture d’un polar ésotérique et la recherche de la véritable identité de Fulcanelli, voilà qui relève de l’exploit. Car la démonstration finale est absolument bluffante. On appréciera aussi la modestie et la réserve de l’auteur, qui appelle les spécialistes et les historiens à se pencher sur sa théorie pour la confirmer, ou la réfuter. Nulle vérité absolue donc, mais de nouvelles pistes plutôt convaincantes, et apparemment inédites en la matière. Un grand moment de lecture pour qui s’intéresse au genre, avec documentations à l’appui. Un excellent cru !
- Pour approfondir : Le site consacré au livre
- En 2008, Henri Lœvenbruck répondait à mes petites questions
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