- Auteur : Liu Cixin
- Ma note :
- Lu : février 2020
Lorsque ses parents sont réduits en cendres devant ses yeux, le soir de son quatorzième anniversaire, par l’explosion d’une boule de foudre, Chen jure de consacrer sa vie à l’élucidation de ce phénomène naturel resté une énigme pour la science. Il entreprend des études en physique atmosphérique et, lors d’une mission d’observation sur une montagne, il rencontre une jeune femme mystérieuse et séduisante, le major Lin Yun qui, elle, s’intéresse au potentiel militaire de cette foudre si particulière. Son horizon : élaborer l’arme de destruction absolue.
À mesure que ses recherches avancent, Chen est amené à collaborer avec Lin Yun. Leur quête commune les emmène au sommet de montagnes battues par la tempête, dans des laboratoires militaires d’armes expérimentales et dans une station scientifique soviétique désaffectée en pleine Sibérie. Ils pressentent bientôt que la foudre en boule est peut-être bien plus qu’un simple phénomène météorologique de notre monde…
Mon avis
On ne change pas les bonnes habitudes et je me mets à jour dans l’œuvre (traduite) de Liu Cixin. Boule de foudre est un roman-pavé aussi addictif qu’on pourrait l’espérer. De la Hard SF en veux-tu en voilà, agrementée d’une forte dose de What the Sense of Wonder Fuck (voyez le genre ?) au fil de l’histoire.
Le narrateur, obsédé par la foudre en boule, phénomène naturel mais inexpliqué qui a tué ses parents sous ses yeux, a pour seul objectif de comprendre son origine et sa nature. Sa vie de jeune adulte et ses choix sont dictés par cette obsession et on perçoit le côté laborieux de son parcours, ses études purement théoriques ne donnant pas toujours les réponses espérées. Forcé de s’allier à des chercheurs militaires pour poursuivre sa quête, son chemin croisera plusieurs personnages secondaires qui auront un impact plus moins important sur son cheminement. Si le Dr Chen est le pur théoricien bienveillant et plutôt réfractaire à la chose militaire, le personnage de Lin Yun incarne le côté belliqueux et pro-arme d’une Chine où la science est intimement liée à l’armée. Théorie et pratique, compréhension du monde au service des populations et course effrénée à l’armement, plusieurs dilemne vont ponctuer le parcours déjà compliqué de Chen. Les éléments scientifiques, une fois passés sous la plume experte de Liu Cixin, vont laisser place à un total délire quantique pleinement assumé par l’auteur. Les pages se tournent toutes seules, le suspens quant à l’explication des boules de foudre est rondement mené, comme on dit. Les personnages sont bien dépeints et ont une certaine épaisseur. Chacun a un passif lourd à porter, qui a conditionné ses choix de vie, son caractère et ses objectifs. La conlusion est complètement foldingue et n’est pourtant pas dépourvue de poésie et d’onirisme. J’aime ce mélange habile de Hard SF qui bouscule un peu le code du genre et insérant une subtile dose d’émotion. Et de grand n’importe quoi.
Le plus vicieux chez Liu Cixin, c’est sa propension à construire des bases scientifiques bien solides avant de partir en roue libre. Complètement. Mais c’est tellement bien ! Quel esprit retors et imaginatif ! Liu Cixin est un escroc, dans le meilleur sens du terme.
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