Depuis sa création en 2005 le rythme du blog est 1 livre = 1 billet.
Néanmoins il m’arrive de manquer de temps et j’ai opté pour le principe du bilan inspiré par Acr0 Livrement.
Vous ne trouverez donc ici que mes impressions de lecture jetées en vrac, le plus souvent à froid. Le rythme des publications de ce pense-bête est aussi irrégulier qu’aléatoire.
La lignée
- Auteurs : Guillermo Del Toro & Chuck Hogan
- Ma note : , ,
Depuis son atterrissage à l’aéroport de JFK à New York, un avion en provenance de Berlin ne répond plus à la tour de contrôle. Le spectacle qu’Ephraïm et son équipe d’épidémiologistes découvrent à bord a de quoi glacer le sang : tous les passagers, sauf quatre, sont morts en apparence paisiblement. Ont-ils été victimes d’un attentat au gaz ? D’une bactérie foudroyante ?
Lorsque, le soir même, deux cents cadavres disparaissent des morgues de la ville, Ephraïm comprend qu’une menace sans précédent plane sur New York. Lui et un petit groupe décident de s’organiser. Et pas seulement pour sauver leurs proches car c’est la survie de l’humanité tout entière qui est en jeu…
Mon avis
Fin août j’attaquai vaillamment une trilogie vampirisante écrite et récemment adaptée pour la télé par Guillermo del Toro. Pleine de joie et d’espoir j’ai persévéré malgré une succession de clichés et de scènes d’action étranges, un poil mal fichues. L’idée de départ étant fortement attrayante, j’ai donc persévéré, jusqu’à passer outre les longueurs du premier tome. Heureusement les choses s’arrangent un peu par la suite, le récit s’étoffe et même si les personnages restent trop survolés à mon goût, on se prend au jeu et au rythme échevelé de l’intrigue. Néanmoins, si le point de départ nous offre une nouvelle interprétation du mythe du vampire ancrée dans la réalité de part ses aspects scientifiques, certains revirement mystico-fantastico-religieux m’ont un peu dérangée, car finalement, le mélange m’a paru brouillon, comme si les auteurs avaient fini par ne pas choisir un parti pris bien défini. Bonne trilogie dans l’ensemble malgré tout, reste à voir la version télé, mais sans trop d’espoir si j’en crois les 10 premières minutes de visionnage.
Pétronille
- Auteur : Amélie Nothomb
- Ma note :
- Lu : septembre 2014
Le Nothomb de l’année 2014 est arrivé ! Fidèle à moi-même, je l’ai lu. Je vais la faire courte, mais un peu moins que ses quatrièmes couverture quand même. Alors la Nothomb, on aime ou pas. Moi j’aime, hormis quelques ratages qui m’ont déçue et laissée perplexe il me semble qu’elle reprend du poil de la bête depuis deux ou trois ans. Dans ce TROP COURT récit de feignasse, Amélie nous parle de son amour du champagne et de sa copine de beuverie, ancienne groupie devenue elle-même auteur (oui, auteur, sans e, comme le préconise l’Académie française, merci.) Basé sur sa réelle amitié avec cet auteur, le récit couvre plusieurs années, et tel quel, il n’a rien de bien mirobolant, mais le style, car OUI il y a un style ! OUI il y a quelque chose dans l’écriture d’Amélie Nothomb qui sort du lot, fait à peu près 90% du travail. Cela s’appelle la finesse d’esprit, la science du mot juste, et pour une personne du niveau linguistique de Nothomb, je dis chapeau à l’auteur de réussir à ne pas en mettre plein les yeux avec des tournures alambiquées et un vocabulaire superflu. L’apparente simplicité du style de Nothomb fait oublier à certains lecteurs à quel point chaque mot est choisi à bon escient, et que la simplicité n’implique pas médiocrité. Nothomb ne fait pas dans le pompeux, ni dans le spectaculaire, et j’aime ! Son humour particulier et son sens de l’autodérision sont irrésistibles. Voilà, j’aime !
La trilogie de Lewis
- Auteur : Peter May
- Ma note globale :
- Lu : septembre 2014
Dans le premier volume, l’inspecteur Fin Macleod se voit contraint de quitter Édimbourg pour enquêter sur un meurtre perpétré sur l’île de son enfance.
Mon avis
Mieux qu’un polar, Peter May nous offre un puissant polar social à la Ken Loach, avec misère, enfance difficile, souvenirs nostalgiques, poids de la religion et des traditions, relations humaines et sociales complexes. Peter May approfondit ses personnages avec un talent indéniable, l’atmosphère particulière des lieux est elle-aussi évoquée à la perfection, l’intrigue policière, si elle semble passer au second plan la plus grande partie du livre, n’est pas en reste, car si l’aspect humain de l’histoire prend les devants, le suspens n’est pas moins présent pour autant et la résolution de l’énigme est d’autant plus spectaculaire que l’on n’a pas l’impression de baigner dans un polar classique. Un vrai coup de cœur pour l’ensemble de la trilogie. Oui, carrément !
Galveston
- Auteur : Nic Pizzolatto
- Ma note :
- Lu : septembre 2014
1987, La Nouvelle-Orléans. Les temps sont durs pour les petits gangsters comme Roy Cady. Non seulement il apprend que ses poumons sont troués par un cancer, mais son boss l’envoie tout droit dans un traquenard. Il n’y a plus qu’un horizon : la cavale. En compagnie d’une jeune prostituée écorchée par la vie, il fuit les représailles sur les routes brûlantes du golfe du Mexique, là ou chaque heure conquise porte le goût de la poussière et du sang..
Mon avis
Pizzolatto, c’est le gars qui a écrit True detective, rien de moins. Ça donne le ton ! Roy Cady, petit malfrat qui vient de se découvrir un cancer se voit jouer les filles de l’air en compagnie d’une jeune prostitué. Point de fuite amoureuse ici, mais une course pour échapper à la vengeance de vilains pas beaux. Roy ne connaît pas la fille, mais étant encore aussi vivante que lui, il décide de faire perdurer cet état, coûte que coûte . Vingt ans plus tard, Roy a pris un coup de vieux, il vit avec sa chienne, bricole ici et là jusqu’à ce que le passé le rattrape. Étrange histoire que voilà, avec ses personnages sombres et douloureux, qui vont faire un bout de route ensemble jusqu’au dénouement fracassant. Un style direct et efficace, sans superflu, et un final à la hauteur de mes espérances.
Scintillation
- Auteur : John Burnside
- Ma note :
- Lu : septembre 2014
Dans un paysage dominé par une usine chimique abandonnée, au milieu de bois empoisonnés, l’Intraville, aux immeubles hantés de bandes d’enfants sauvages, aux adultes malades ou lâches, est devenue un modèle d’enfer contemporain. Année après année, dans l’indifférence générale, des écoliers disparaissent près de la vieille usine. Ils sont considérés par la police comme des fugueurs. Leonard et ses amis vivent là dans un état de terreur latente et de fascination pour la violence. Pourtant Leonard déclare que, si on veut rester en vie, ce qui est difficile dans l’Intraville, il faut aimer quelque chose. Il est plein d’espoir et de passion, il aime les livres et les filles. Il y a dans ce roman tous les ingrédients d’un thriller, mais le lecteur est toujours pris à contrepied par la beauté de l’écriture, par les changements de points de vue et leur ambiguïté, par le raffinement de la réflexion sur la façon de raconter les histoires et les abîmes les plus noirs de la psychologie. On a le souffle coupé, mais on ne sait pas si c’est par le respect et l’admiration ou par la peur. On est terrifié mais aussi touché par la grâce d’un texte littéraire rare.
Mon avis
Oui, bon. Je me faisais une joie, mais non. Certes, l’écriture est sublime, d’une poésie transcendante et d’une douceur folle, elle tranche avec le propos glauque et noir, avec le désespoir qui habite le récit et ses personnages. Tout est un délice, les personnages trash, entre les adultes malades physiquement ou complètement dépressifs ou fous, et les jeunes violents et cruels, l’univers évoqué par Brunside est aussi effrayant que fascinant. Et pourtant ! Le côté mystique de la chose m’a laissée sur le côté de la route, tandis que l’excès d’onirisme m’a carrément poussée dans le fossé. De la poésie oui, mais du flou artistique pour finalement tomber à plat au milieu de pas grand-chose n’a pas suffit à me faire crier au génie. La cohérence et la vraisemblance m’ont parfois manqué, les différents points de vue ne m’ont pas paru spécialement adaptés au récit, et le manque de surprise a failli avoir raison de ma patience, car ici, point de suspens ou de coup d’éclat, l’assassin pointe son nez avec ses gros sabots. Hormis une écriture magistrale, il n’y a pour moi rien d’autre à retenir ici, et cela ne me suffit pas.
Du sang sur la Tamise
- Auteur : Anne Perry
- Ma note :
- Lu : octobre 2014
Londres, 1868. En cette époque de progrès, l’Empire britannique est en pleine expansion et le canal de Suez est en voie d’achèvement. Beaucoup de gens ont tout à gagner – et à perdre – dans ce monde en plein changement. Suite à l’explosion d’un bateau de plaisance sur la Tamise, qui a causé la perte de nombreuses vies, un égyptien est rapidement condamné à la pendaison. Mais William Monk, chef de la police fluviale, découvre que certaines preuves ont été contrefaites. A mesure que Monk et sa femme Hester se plongent dans cette enquête, ils commencent à douter de la culpabilité du condamné. Et si la Justice elle-même a été corrompue, dénoncer le vrai coupable peut s’avérer une idée imprudente.
Mon avis
Je ne suis plus objective depuis longtemps avec Anne Perry. J’en suis à un stade (vingtième volume de la série William Monk) où Anne Perry peut écrire n’importe quoi autour de Monk, ça me plaira. Tout ce qui fait de cette série un coup de cœur global est valable ici aussi : personnages, intrigue, époque, reconstitution etc. À chaque fois l’auteur développe une intrigue faisant écho au présent, où tout pourrait se passer de nos jours, drogue, terrorisme, pédophilie, prostitution, inceste, elle ne nous épargne pas grand-chose, et tout au long de ces enquêtes sordides mais jamais outrancières, nous suivons l’évolution du trio Monk-Hester/Rathbone avec toujours le même intérêt.
5 remarques pertinentes pour “Feuille de route #17”
Dans une interview, Amélie Nothomb signalait qu’elle ne savait pas écrire autrement que de courts récits 😛 Je connais très mal l’auteure. Ahah, je me souviens encore de tes échanges avec Michèle Bonnery autour de William Monk !
Même si je ne raffole pas des autofictions, j’ai trouvé le Nothomb de 2014 pas trop mal! =). C’est vrai que son style y est pour beaucoup!
Nothomb est facile à essayer, au pire on perd très peu de temps, au mieux on tente le reste ! :p
Je déteste carrément l’auto-fiction, ce qui la sauve, c’est en effet le style, l’humour, et le fait qu’elle ne se prend pas au sérieux, elle parle d’elle, certes, mais avec détachement et autodérision.:)
[…] que je zieutais cet auteur dont j’ai lu pas mal de bien chez différentes bloggeuses – Lectrice Hérétique, Cryssilda . Ma découverte de son pays il y a un an et demi a également ajouté une […]
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cela se passe désormais sur Ma Grosse PàL.