- Auteur : Tim Willocks
- Ma note :
- Lu : octobre 2012
Green River, un pénitencier de sécurité maximale au Texas. Un univers sans pitié où le silence n’existe pas, l’obscurité non plus. Un véritable enfer, entre tensions raciales et violences quotidiennes, dans lequel vivent cinq cents âmes perdues. C’est ici que Ray Klein, ancien médecin, purge sa peine. Alors que sa libération approche, une émeute éclate dans la prison. Au milieu du chaos et de l’anarchie, Ray, qui est tombé amoureux de Juliette Devlin, psychiatre judiciaire, va tout mettre en œuvre pour sauver la jeune femme séquestrée avec ses patients dans l’infirmerie. Avec ce huis clos impitoyable peuplé de figures effrayantes, depuis John Campbell Hobbes, directeur de prison psychorigide, jusqu’à Henry Abbott, meurtrier schizophrène, Tim Willocks nous offre un portrait terrifiant de la vie carcérale. Il nous donne surtout un thriller prodigieux, au rythme haletant et au suspens oppressant.
Mon avis
J’ai été subjuguée par La religion, charmée par Doglands, et je suis scotchée par Green River. Aussi noir et dense que La religion, Green River transpire la haine, le courage, l’amour, le désespoir et l’espérance. Willocks nous offre un échantillon de ce que l’Humanité peut faire de pire, et de meilleur. Il ne nous épargne pas beaucoup de détails et nous plonge sans hésitation dans l’univers suintant d’une prison peuplé de personnages hauts en couleur. Les relations entre détenus, la soumission sexuelle de certains, le racisme d’autres, tout y est. Âmes sensibles s’abstenir, on ne fait pas dans la dentelle. Le début du livre nous plonge assez tranquillement dans ce contexte glauque et lourd d’avant l’émeute. Lorsque tout dégénère, la pression monte, l’histoire entre Devlin et Klein est brute de décoffrage, là aussi, on y va carrément ! On nous épargne fort subtilement le cliché de l’héroïne délicate et niaise prise au piège par ces brutes épaisses assoiffées de sexe. Nous avons droit aux brutes épaisses certes, assoiffées de sexe aussi, mais au moins le personnage de la femme en a une belle paire dans la culotte. Klein a trouvé son alter ego, ce qui le pousse à passer outre la devise qui jusque là avait contribué à le garder en vie : « Rien à foutre » et à passer à l’action, au risque d’y laisser sa peau et sa remise en liberté pourtant imminente.
Un propos foisonnant, une brochette de personnages truculents, dégueulasses, émouvants, cruels, attendrissants, un style rendu peut-être un peu brouillon à cause d’une densité qui n’a pas dpu facilité la traduction. Dans l’ensemble donc, un roman percutant, riche et fouillé, potentiellement choquant pour les plus délicats d’entre nous. Vous êtes avertis !
Une remarque pertinente pour “Green River”
ah bin tu donnes envie!
Je ne connais pas cet auteur (mis à part via ta chronique de Dogland). Je note dans ma wishlist.
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