- Auteur : J.-M.Erre
- Ma note :
- Lu : mars 2016
L’action se déroule le samedi 7 juin 2042, à 20h42. Durant cette minute qui n’en finit jamais, de nombreux personnages vont se croiser dans les rues d’un petit village de la campagne française après l’apparition d’une soucoupe volante et la tentative d’enlèvement d’un villageois par des extraterrestres. Parmi eux, on suivra notamment le destin de : Alex, un réfugié monégasque qui n’aurait jamais dû se rendre avec sa future ex-fiancée à une soirée costumée pleine de culturistes ; Lucas, un auteur de science-fiction en panne d’inspiration qui n’aurait jamais dû ouvrir sa porte à Maryline Monreau ; le Grand Joël, auteur de L’Incroyable Révélation, un modeste essai qui apporte une réponse définitive aux plus grands mytères de l’univers ; Madeleine, maire du village et conceptrice d’une technique imparable pour échapper aux angoisses existentielles ; Bob et Douglas, les philosophes du bar local, qui commentent l’action avec l’ampleur lyrique d’un choeur antique (ou presque) ; et, en guest star, Alain Delon, dans un rôle inédit…
Dans ce nouveau roman jubilatoire de J.M. Erre, c’est le monde de la science-fiction qui sert de terrain de jeu. Pour le plus grand plaisir du lecteur, voici des péripéties et des personnages décalés dans une histoire qui traite de mécanique quantique et de peur de l’autre, de paradoxe temporel et de gobage de poulpe…
Mon avis
J.-M.Erre nous revient avec un petit bijou de rigolade, mais n’oublie pas de tisser une histoire solide autour de ses personnages tous plus foutraques les uns que les autres. Encore une fois, il prend un plaisir certain à détourner les codes d’un genre précis pour mieux lui rendre hommage. Les références sont légions, et suis sûre d’en avoir raté beaucoup, mais même les non- connaisseurs de SF reconnaîtront certains classiques subtilement évoqués tout au long du récit. Les deux gendarmes David et Vincent (!!) sont un clin d’œil parmi d’autres, le père Cadick et le chiffre 42 également, et j’en passe !
Les protagonistes sont nombreux, mais l’intrigue qui démarre façon puzzle va peu à peu se mettre en place jusqu’à un dénouement apocalyptique. Les bons mots, les vannes, les effets de style sont quasiment ininterrompus, le lecteur n’a pas le temps de respirer et l’action se maintient dans un rythme soutenu, ponctué d’allusions littéraires et science-fictives jubilatoires. Là où la simple rigolade devient subtile, c’est lorsque l’auteur transforme sa parodie en hommage à la littérature SF, et à la littérature tout court. La physique quantique est évoquée, et là, le temps d’une minute culturelle sur NRJ12, on ne rit plus, on est sérieux, on apprend des choses (bon, moins que dans L’univers à portée de main tout de même) et l’auteur use sans doute de ce stratagème pour laisser le lecteur respirer entre deux fous rires, et l’instruire des choses de l’univers. Car au-delà de l’humour constant et des vannes à tire-larigot, le fond du propos est une ode à la littérature, à la création, au pouvoir de l’imagination, et même à la science. Un grand moment de lecture aussi poilant qu’intelligent.
6 remarques pertinentes pour “Le grand n’importe quoi”
Je suis en plein dedans et j’adore déjà !
Un petit moment de déprime ? Un livre de JM Erre et hop !! 😀
Punaise, cet auteur me fait de l’oeil depuis un moment… Je ne l’ai pas encore lu !
Vas-y laisse-toi aller ! ?
Ouais… mais la PAL ! Tu me tentes 🙂
Quoi la PAL ? Qu’est-ce qu’elle a la PAL ? On lui demande pas son avis à la PAL ! ?
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