- Auteur : Justine Niogret
- Ma note :
- Lu : Avril 2010
On l’appelle Chien du Heaume parce qu’elle n’a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broc. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d’une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l’épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre… On l’appelle Chien du Heaume parce qu’à chaque bataille, c’est elle qu’on siffle. Dans l’univers âpre et sans merci du haut Moyen-Âge, loin de l’image idéalisée que l’on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu’elle a de plus cher, son passé et son identité.
Mon avis
J’avais repéré ce roman depuis longtemps ici ou là sur la blogosphère, et le salon du livre a été l’ultime tentation, celle qui vous achève d’un coup de masse sur la trogne.
En plus, l’auteur elle-même était présente, ce qui me vaut une petite dédicace bien sympathique. Je n’ai hélas pu m’attarder sur le moment, et j’aurais aimé avoir lu le livre avant, histoire de profiter de la présence de Justine pour lui poser au moins 50 000 questions.
Roman dur et violent, l’époque évoquée est totalement dénuée de poésie ou d’humour. On se tranche dans le lard allègrement, les femmes ne sont pas toutes esclaves de leur foyer et peuvent combattre comme n’importe quel homme. Nous sommes au Haut Moyen-Âge et on ne rigole pas. Nous sommes en présence d’un récit de pure aventure historique, sans la moindre magie. Ne nous y trompons pas, il n’y a là rien de fantastique, bizarre ou merveilleux, que du réaliste, du noir, du pas joli, du brut de pomme.
Le style est très recherché, les termes tout à fait appropriés et peu communs, n’oublions pas que nous sommes au Haut Moyen-Âge et que le langage est donc adapté.
Le personnage de Chien du Heaume est antipathique, mais dans le bon sens du terme : elle est moche, ou du moins se pressent-elle comme telle. Elle n’est pas très féminine, elle balance sa hache et tronçonne des membres comme d’autres s’adonnent au repassage. Un peu bourrue l’héroïne, mais finalement, tout cela me l’a rendue bien sympathique et loin des clichés. Certes, c’est le cliché du mercenaire appliqué à une femme, mais c’est ce qui rend la chose intéressante.
Cette mercenaire donc, a un but, celui de retrouver son nom, car soyons honnêtes, Chien du Heaume, c’est pas très glamour. Au fil de sa quête, que j’ai toutefois trouvée un peu molle, elle croise le chemin de plusieurs personnages tout aussi bourrus qu’elle. Certain, comme la Salamandre auraient même mérité plus de développement, car leur passage furtif m’a laissée sur ma faim. Si j’ai trouvé que ça manquait d’action et d’aventures, l’auteur s’est au contraire attardée à dépeindre de beaux personnages et une époque sombre. Car on finit par percevoir un semblant de féminité et de sensibilité chez Chien, l’air de rien.
J’espère ne pas me tromper (car j’en aurais gros sur la patate sinon), mais le tout m’a donné l’impression d’être une introduction à un plus ample récit. J’y vois une suite, car ce roman ressemble à une mise en place.
Les questions qui restent ouvertes appellent une suite, trop de « pourquoi ? » restent en suspens, rien n’est sûr finalement, surtout que le prologue demeure sans explication !
Je sors donc de cette envoûtante lecture aussi frustrée qu’enthousiaste.
À noter le lexique hilarant en fin de volume, écrit dans le vrai style déjanté de l’auteur, plein d’humour et de n’importe quoi. J’en ris encore !
4 remarques pertinentes pour “Chien du Heaume”
Je l'ai noté mais j'attends de savoir s'il fera partie d'une série 😉
.-= Le dernier billet de Joelle : Messire Guillaume : L'esprit perdu —- De Bonneval et Bonhomme =-.
J'avais déjà lu bcp de bien de ce roman et ton avis ne fait que confirmer. Définitivement dans ma liste des futurs achats!
Remarquez que pour le prologue inexpliqué, c'est peut-être moi qui n'ai rien compris ! 😀
Je viens d'achever la lecture de ce roman et je suis plutôt enthousiaste sur notamment la qualité du récit et la profondeur des personnages.
Je rejoins aussi ton avis sur le fait qu'à la base Chien est présentée comme un personnage bourru et très peu féminin mais que malgré tout on s'y attache .. pour ma part c'est surtout sa solitude qui m'a émue …
Après pour une suite éventuelle …. l'interview de l'auteur n'en laisse rien présager … mais qui sait ?
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