- Auteur : Paul Auster
- Ma note :
- Lu : mai 2010
« Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m’efforçant de venir à bout d’une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain. » Ainsi commence le récit d’August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l’immobilité par un accident de voiture, s’est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, laquelle ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans, et qui vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak, dans des conditions atroces, d’un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad… Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l’assaillent dans cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dans des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n’aurait pas eu lieu et où l’Amérique ne serait pas en guerre contre l’Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s’interpénétrer comme pour se lire et se dire l’une l’autre, pour interroger la responsabilité de l’individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l’Histoire. En plaçant ici la guerre à l’origine d’une perturbation capable d’inventer la « catastrophe » d’une fiction qui abolit les lois de la causalité, Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et l’infatigable et fécond questionnement qu’il poursuit quant à l’étrangeté des chemins qu’emprunte, pour advenir, l’invention romanesque.
Mon avis
Encore un Paulo, un ! Et dédicacé en plus ! Ah ! je me pâme !
Sinon à part ça, voilà encore un bon Paul Auster, plutôt en forme, même si j’émets quelques doutes quant à la fin du roman.
Le narrateur, August Brill est un vieux monsieur en convalescence qui séjourne chez sa fille et sa petite-fille. Ces trois personnages se remettent plus ou moins facilement de blessures et de deuils. Le soir dans son lit, August s’invente des histoires dans le noir, pour éviter de ressasser et de songer à son épouse décédée. L’histoire qu’il se construit mentalement met en scène une Amérique qui n’a pas connu le 11 septembre mais qui est en proie à une guerre civile dévastatrice. Cette partie est très prenante, on devine des échos de la vie d’August, et c’est comme toujours chez Auster, l’histoire dans l’histoire, le thème récurrent de la création littéraire, de l’imaginaire de l’écrivain, de la réalité et de la fiction.
La seconde partie change de direction, on en découvre plus sur le passé de Brill, sur sa vie d’homme, de mari et de père. À partir de ce moment j’ai trouvé que l’intérêt était tombé. Comme si Auster s’était empressé de terminer le livre le plus facilement possible, en passant à côté du suspens ou de l’intrigue.
Encore un bon roman dans l’ensemble, malgré l’essoufflement de la fin, et toujours merveilleusement écrit.
Une remarque pertinente pour “Seul dans le noir”
Je l'ai lu l'an dernier et je l'avais bien aimé. J'avais été soufflée par ce qui arrive au personnage en cours de route.
.-= Le dernier billet de Stephie : Moi vivant, vous n'aurez jamais de pause de Leslie Plée =-.
Les commentaires sont désormais fermés.
Pour la suite de mes lectures et autres déviances,
cela se passe désormais sur Okenwillow.