- Auteur : Dennis Lehane
- Ma note :
- Lu : novembre 2017
Journaliste en pleine ascension, Rachel Childs s’effondre en direct devant des millions de téléspectateurs. C’est le début de la chute. En peu de temps, elle perd tout : son emploi, son conjoint, sa vie idéale. En fait, peut-être pas si idéale que cela. Rachel avait une mère manipulatrice, quant à son père, elle ne l’a jamais connu. C’est en cherchant à en savoir plus sur ses origines qu’elle croise la route de Brian Delacroix. Un homme qui va tout faire basculer…
mon avis
Si vous ne connaissez pas Lehane et ses meilleurs romans, n’essayez pas de commencer par Après la chute. Voilà qui est dit. Lehane est un de mes chouchous, depuis Mystic River, Shutter Island, et la série des Kenzie & Gennaro. Je ne suis pas tout à fait à jour dans mes lectures mais pas loin. Moonlight Mile, le dernier et inattendu Kenzie & Gennaro était déjà en-dessous de ses prédécesseurs. Après la chute est également loin de ce à quoi nous avait habitués l’auteur. C’est donc 3 étoiles que mériterait son dernier roman, car je n’y ai pas retrouvé ce que j’aime chez l’auteur. Néanmoins, je l’ai trouvé très efficace, et l’enthousiasme du moment, la première impression à chaud m’incitent donc à l’optimisme.
Oui, bon, mais alors quoi ?
Dennis Lehane semble être tombé dans la facilité et avoir oublié le côté polar noir psycho-social qui fait son charme.
Il nous dresse un long et minutieux portrait de femme, celui de Rachel Childs, journaliste en pleine ascension dont le talent n’a d’égal que la beauté. Née de père inconnu et d’une mère manipulatrice et trop aimante, Rachel n’a de cesse de découvrir l’identité de ce père. La première et plus longue partie du roman se focalise donc sur Rachel, sa quête, et accessoirement sa première rencontre avec son futur mari (le mystérieux Brian). Sensible et déterminée, sa patience et son endurance sont mises à rude épreuve jusqu’à son pétage de plomb en direct. La chute professionnelle de Rachel devient sa chute personnelle, puisque la téméraire journaliste va s’enfoncer dans une agoraphobie sévère ponctuée de crises de panique. Intervient alors une vieille connaissance, l’ancien détective Brian Delacroix. C’est alors que commence la seconde partie de l’intrigue, puis la troisième, avec un sursaut d’action et de coups de théâtre.
La mise en bouche est un peu longue, Lehane nous offre un personnage de femme très tourmentée alors que (presque) tout la destinait au bonheur. La suite de son histoire, liée à celle de son mari Brian vire de bord mais le contexte psychologique mis en place conditionne en partie la suite des événements, ou du moins sa façon d’y répondre et d’y réagir. L’intro est donc peut-être un poil trop longue, mais pas complètement injustifiée non plus. Le rythme s’accélère avec l’arrivée de Brian, et ce qui en découle pourra ennuyer ou surprendre. Car certes, Lehane n’a pas cherché à innover, mais il a su rester très efficace. En tout cas le procédé a fonctionné avec moi et mon intérêt n’a pas faibli. La fin, aussi ouverte qu’une conclusion d’Emmanuel Quentin est tout de même un chouïa crispante.
Et du coup ?
Malgré la déception de ne pas retrouver le Lehane des grands jours, je dois reconnaître que j’ai passé un très bon moment de lecture. L’intrigue, les personnages sont rondement menés. Le tout manque évidemment de la profondeur de propos habituelle et reste assez classique finalement. Un très bon page turner, mais un Lehane qui n’en est pas un.
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