Depuis sa création en 2005 le rythme du blog est 1 livre = 1 billet.
Néanmoins il m’arrive de manquer de temps et j’ai opté pour le principe du bilan inspiré par Acr0 Livrement.
Vous ne trouverez donc ici que mes impressions de lecture jetées en vrac, le plus souvent à froid. Le rythme des publications de ce pense-bête est aussi irrégulier qu’aléatoire.
Le loup des mers
- Auteur : Jack London
- Ma note :
- Lu : janvier 2014
L’homme est jeune, de bonne famille, et ne connaît rien de la vie. Un jour de brume, dans une baie paisible, son navire est éventré par un ferry et lui-même, quasi noyé, se réveille sur un phoquier en route vers le Japon. Un monde de mutineries, de tempêtes et de chasse s’ouvre à lui. Le capitaine, colosse entouré de marins embarqués de force, est un homme au pouvoir absolu qui insulte le cadavre de son second, mort de trop d’alcool. Immense et cynique, Larsen est bien le « Loup des mers » ; celui qui, entre deux horreurs, sera pour le novice un maître sans pareil…
Paru en 1904, Le Loup des mers fut reconnu d’emblée comme un chef-d’œuvre.
Après mes lectures polaires, j’avais encore envie d’aventures, et je n’ai pas été déçue du voyage ! Nous avons là un vrai roman initiatique plein de virilité et de muscles, où l’ingénuité du personnage d’Humprey n’a d’égal que la bestialité du capitaine Larsen. Le pauvre et innocent naufragé va être témoin de la tyrannie du capitaine, et des mauvais traitements infligés à son équipage. Mais Larsen n’est pas qu’un tyran brutal, c’est aussi un autodidacte cultivé, qui semble prendre plaisir à dialoguer avec Humphrey, et qui le poussera à devenir un autre homme. Si le capitaine s’est instruit seul, et en partant de rien, Humphrey va découvrir la vie de marin, apprendre la vie à bord et ses contraintes. Larsen est craint et détesté par son équipage, la mutinera menace, tandis qu’Humphrey monte peu à peu en grade, mais sans pour autant céder à la reconnaissance, car son aversion pour le Loup des mers est tenace. Larsen est un homme cynique, qui a une bien piètre opinion du genre humain, adepte de la loi du plus fort, il n’hésite pas à punir cruellement ou à tuer. L’apparition d’un personnage féminin va faire prendre un sacré virage à l’intrigue. Un bien beau roman d’aventures, avec de fabuleux personnages, et une petite digression amoureuse finalement décisive.
Le mystère Sherlock
- Auteur : J.-M.Erre
- Ma note :
- Lu : février 2014
Meiringen, Suisse. Les pompiers dégagent l’accès à l’hôtel Baker Street, coupé du monde pendant trois jours à cause d’une avalanche, et découvrent un véritable tombeau. Alignés dans la chambre froide reposent les cadavres de dix universitaires qui participaient à un colloque sur Sherlock Holmes. Le meilleur d’entre eux devait être nommé titulaire de la toute première chaire d’holmésologie de la Sorbonne. Le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer…
Hommage à Sherlock Holmes et à Agatha Christie, rebondissements, suspense et humour (anglais) : « Élémentaire, mon cher Watson ! »
J.-M.Erre s’attaque à Sherlock Holmes, ou plutôt à ses fans les plus fidèles et les plus érudits. Prenez un groupe d’holmésiens, enfermez-les dans un hôtel, et voyez ce qui arrive. L’auteur s’en donne à cœur joie, et ça se voit. L’humour est décapant, permanent, l’intrigue s’étoffe au fur et à mesure, une fois que tous les protagonistes ont été présentés au lecteur. L’effectif commence à se réduire après le premier cadavre. Le colloque finit par perdre de son intérêt au fil des décès, mais les participants ne se laisseront abattre (attention jeu de mots !) que tardivement, car la chaire d’holmésologie est toujours à prendre. On ne manquera pas de remarquer que l’auteur connaît son sujet, et par le biais de ce brillant hommage au détective, on apprend bien des choses sur Holmes et son univers. Hilarant et brillantissime !
Le fléau
- Auteur : Stephen King
- Ma note : abandon à 35%
- Lu : février 2014
Il a suffi que l’ordinateur d’un laboratoire ultra-secret de l’armée américaine fasse une erreur d’une nanoseconde pour que la chaîne de la mort se mette en marche. Le Fléau, inexorablement, se répand sur l’Amérique et, de New York à Los Angeles, transforme un bel été en cauchemar. Avec un taux de contamination de 99,4 %.
Dans ce monde d’apocalypse émerge alors une poignée de survivants hallucinés. Ils ne se connaissent pas, pourtant chacun veut rejoindre celle que, dans leurs rêves, ils appellent Mère Abigaël : une vieille Noire de cent huit ans dont dépend leur salut commun. Mais ils savent aussi que sur cette terre dévastée rôde l’Homme sans visage, l’Homme Noir aux étranges pouvoirs, Randall Flagg. L’incarnation des fantasmes les plus diaboliques, destinée à régner sur ce monde nouveau.
C’est la fin des Temps, et le dernier combat entre le Bien et le Mal peut commencer.
Un Stephen King inachevé c’est comme une choucroute au chocolat, c’est incongru. Je ne connais pas la première version de ce roman, mais les rallonges que King a décidé d’inclure dans une seconde version ne sont sans doute pas pour rien dans l’ennui qui m’a peu à peu envahie pendant ma lecture. 35% de lus, et pas encore de véritable action, les personnages évoluent, certes, et il se passe des choses dans leur vie, des péripéties quelquefois captivantes, qui relancent l’intérêt, mais malheureusement, la narration m’a paru très inégale, bourrée de descriptions superflues et pompeuses, à des moments pas forcément judicieux. Alors oui, on est intéressé par le destin des personnages, mais cet intérêt retombe trop souvent, et à ce stade de la lecture, il serait temps d’entrer dans le vif du sujet. Mais non, ça traîne en longueur, certains personnages ne sont même pas encore apparus, et ma foi, il faut à un moment donné se déclarer vaincu par l’ennui, Stephen King ou pas.
Le glamour
- Auteur : Christopher Priest
- Ma note :
- Lu : février 2014
Victime d’un attentat à la voiture piégée ; Richard Grey, cameraman professionnel, se remet peu à peu dans une clinique où il est gardé au secret par le gouvernement britannique.
C’est là que son ancienne petite amie, Sue, le retrouve. Il se souvient de leur voyage en France, de Niall, l’ancien amant de Sue qui, étrangement, les avait retrouvés à Biarritz, mais il a oublié que Sue et Niall sont différents du commun des mortels… Ils ont le glamour, un pouvoir fascinant. Lorsqu’ils le souhaitent, ils peuvent se rendre invisibles, pour voler à l’étalage, espionner nos moments les plus intimes. Ils vivent dans les interstices vacants de nos existences ordinaires.
Avec Le Glamour, splendide hommage à L’Homme invisible de H.G. Wells, Christopher Priest explore jusqu’au vertige les thèmes de l’invisibilité, de la mémoire, de l’adultère, du respect de la vie privée et du rôle du journalisme dans la société contemporaine.
Priest fait partie de mes chouchous, le voici avec encore ne fois un récit à plusieurs points de vue, souvent contradictoires. L’auteur aime semer le doute, qui raconte quoi, qui a vécu quoi, qui aime qui, on ne sait plus vraiment, on croit comprendre, jusqu’à ce que de nouveaux faits contredisent les précédents. Sous une habile narration frisant l’extravagance, Priest évoque, via le thème de l’invisibilité, les inégalités sociales, ce que l’on souhaite ou refuse de voir, selon son propre intérêt ou distrait par un environnement de plus en plus manipulateur. Grey est un cameraman reconnu, son métier est tout un symbole. Témoin objectif de la réalité, il ne la voit qu’à travers son viseur, aveugle à d’autres aspects qui pourraient changer le sens des choses, les enrichir, les mettre dans un contexte. L’image, le visuel, l’invisibilité, les mauvais tours que l’esprit et la mémoire peuvent nous jouer, rien n’est simple chez Priest, même pas une histoire d’amour qui aurait pu être banale. Pour finir, l’auteur nous balance une conclusion étonnante, déroutante, qui remet en question le récit lui-même. Encore un tour de force de Priest, qui n’égalera pas à mes yeux celui du Prestige, mais qui n’en est pas loin.
9 remarques pertinentes pour “Feuille de route #13”
Contente de te lire !
J’ai retenu deux livres que j’ai ajouté à ma liste de livres à lire : Le Glamour et le mystère Sherlock.
Si tu n’as pas toujours le temps d’écrire un article je trouve ce système de feuille de route très sympas !
Je me suis laissé déborder ces derniers temps, et pas le temps ni le courage de faire des billets individuels 🙂
Très bonne idée aussi. Je reviens avec plaisir te relire et c’est vrai que tenir le blog régulièrement, ce n’est quand même pas toujours facile.
Donc bravo, bonne idée que cette feuille de route et je note également quelques titres pour ma PAL 😉
Bonne continuation 😉
Et encore je ne m’en sors pas mal, seulement ma 13e feuille de route depuis 2005 😀
Je n’ai lu que la Séparation de Priest (que j’avais adoré), mais j’ai mis en wishlist quelques autres titres dont on m’a vantés les mérites, notamment Le prestige.
« Un Stephen King inachevé c’est comme une choucroute au chocolat, c’est incongru. » Huhu, j’aime la poésie de cette phrase.
Le prestige reste mon préféré <3
Il y a des chances que pour moi, ce soit La séparation car je l’aurai lu en premier 😉 Je te dirai.
Oui oui ! Dis-moué, dis-moué 😀 La séparation est aussi excellent 🙂
J’ai eu du mal à finir ce premier tome du Fléau aussi… et je ne me suis pas ruée sur la suite. C’est un peu (trop) lent…
PAr contre, je viens aussi de m’offrir le Erre, et je me réjouis de le découvrir!
J’ai commencé la série de Doyle et ça me plaît bien, donc un livre autour de son univers… ça promet 🙂
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Pour la suite de mes lectures et autres déviances,
cela se passe désormais sur Okenwillow.